mardi 30 mars 2010

Musicals & Jolies Jambes.


                       (A écouter également, la version jazzy d'Outkast)

Sensation de cuisson immédiate.

   Je crois avoir chopé la gale. Disons plutôt qu’on me l’a refilée, il y a maintenant une semaine. Quelques jours plus tard, je revoyais empressé celui qui m’avait probablement contaminé, et passais le weekend en sa compagnie. Inconscient certes, mais surtout charmé par cette rencontre. 
   Le dimanche, nous l’avons passé chez lui, à badigeonner nos corps entièrement dénudés d’une lotion antiparasitaire. Jaunâtre. Interdiction formelle de se laver, de s’habiller également, pendant un délai incompressible de vingt-quatre heures. Mais plus dur encore, les brûlures aigues au niveau du sexe… Localisées mais suffisamment vives pour nous rendre dingues. On cuisait à l’entrejambe à nous en rendre stérile, à nous faire pisser rouge. 
   Pour ce second rendez-vous avec le jeune homme, j’ai du ravaler pudeur et fierté autant que possible, comprimer ma souffrance. L’évacuer en silence même. 
   Il paraît que des traitements plus modernes existent… L’ingestion de pilules. Ce qui fait de nous une espèce de martyrs.
   Nous voilà bien baisés!

jeudi 25 mars 2010

Fais-moi pitié.

   J’ai changé de blouson ce matin sans transvaser ce qui traînait dans les poches. Il était tôt, la pluie tapait contre le sol et j’étais à la bourre. Enfin presque. Je laisse en général le privilège à mes amis d’apprécier mes retards à répétition, ils aiment ça. Ça les rassure sur leur ponctualité autant que moi sur leur patience! 

   Ce matin donc, je n’étais pas loin d’être à l’heure pour le début de mon cours. Pas loin, en effet. Le cours venait de commencer, avant l’heure, quand je pris place. Plus rien dans les poches, sauf un vieux mouchoir et des emballages de biscuits. Pas de quoi écrire surtout. Le seul stylo sur lequel je comptais se planquait quelque part dans le gris blouson remisé une demi-heure plus tôt. Quelle arnaque! 
   J’ai demandé à ma charmante voisine de m’en prêter un, sa trousse en avait l’air pleine. Ce à quoi elle a répondu de son ton le plus péremptoire « T’en as pas ou quoi? ». Pendant cinq bonnes minutes, je suis resté sans voix, la regardant souligner et entourer religieusement la majorité de ses écritures. Ses feuilles multicolores agressaient la rétine et l’envie de les froisser devînt irrésistible. Jusqu’à ce que cette radasse sans teint me tende un crayon… 

   Je faisais si pitié que ça à reluquer tes papiers? La prochaine fois que je te croise, bitch, je t’écrase de mon seul poing.

dimanche 21 mars 2010

Jolies Jambes lumineuses.


                La pop exemplaire des Shins. Et un joli jeu de lumières aussi.

Points de divergence.

   Il faut que je tienne jusqu’au bout de mon engagement associatif, et pour ça, je ne dois absolument pas compter sur la nonchalance de Petit Démon Camerounais. Sa dernière trouvaille en date m’a laissé sans voix; A l’invitation que je lui tendais, il a rétorqué sans retenue que sa mère la refusait. En son nom et pour son compte. 
   J’ai commencé par y voir une sorte de mensonge surréel, avant d’y déceler le vrai du faux. Ce jeune homme est sous une emprise parentale telle qu’il n’a plus la force de résister aux ordres de ceux qui sont devenus ses supérieurs. Sa mère venait de lui rappeler une fois de plus où était sa place, difficile pour lui de la contredire sans passer pour un fils indigne. 

   Qu’avais-je fait de mal, au point d’aller à l’encontre de la sainte volonté maternelle? Les explications vinrent plus tard: « C’est le djembé, elle n’aime pas ça! ». Petit Démon Camerounais en restait lui-même pantois. Bien que ça paraisse absurde, l’initiation à l’instrument pouvait la gêner, mais quel intérêt d’en priver son enfant? Le traumatisme semble profond, en a-t-elle peur? A-t-elle seulement essayé d’en côtoyer un? D'en tâter.
   Quelle qu’en soit la raison, je me sens de moins en moins libre dans cette histoire. L’envie de m’en échapper avait disparu depuis quelques temps, là voilà qui refait doucement surface… Je dois tenir bon, respecter mon engagement moral. Ce pour quoi j’ai accepté de supporter le morveux et plus encore ses parents; 

   Ces chers points qui m’aideront à valider mon année universitaire. Je les veux, coûte que coûte. 

samedi 20 mars 2010

L'histoire banale d'une trahison.

   Fourrure a décidé de me quitter. Après deux ans et demi de relation, un an et demi de cohabitation, et six mois passés à réfléchir à une éventuelle rupture. C’est rude, et si soudain… Il a préféré me cacher pendant ce dernier semestre ce qu’il pensait être des problèmes, des obstacles à une meilleure entente. De mon côté, je savais pertinemment qu’il n’y avait là qu’un ensemble de légers malentendus qui pourraient se régler avec le temps, à coups d’efforts réguliers. 
   Il n’en est même plus question aujourd’hui, la pente douce que nous dévalions main dans la main s’est achevée sur un ravin des plus abrupts. Les efforts que je lui demandais, il ne sera jamais capable de les faire. Pas pour moi. Quand, il y a trois semaines, il m’a alerté sur l’état de notre couple, je me suis aussitôt vu le perdre. Et j’étais encore loin de cette réalité qui me prend à la gorge depuis huit jours. 

   Fourrure en aime un autre, voilà la raison à sa fuite. Ces dernières semaines, mes efforts restaient vains et je sais pourquoi. Il s’est peu à peu détaché de notre couple décadent pour rejoindre un idéal virtuel, rencontré sur un réseau social de l’internet interactif (là exactement où j’ai rencontré Fanfreluche!). 
   Manque de chance pour lui, cet idéal masculin est brésilien. Un brésilien du Brésil. Il ne pourra sceller son amour-fusion avec son Jésus que s’il lui rend visite là bas. Le plus ironique dans l’histoire est que je continue à cautionner cette rencontre, en payant seul un accès à l’internet qui leur profite tant. 

   A écouter Jésus, il aurait rencontré son âme-sœur. Il n’a fait que me la prendre à un moment charnier de notre relation, avec comme bénédiction le laissé-faire de son indolente Fourrure. Qui devient dès à présent Peau Retournée. Ça lui va si bien!

   J’ai jamais aimé l’expression d'« âme-sœur » de toute façon. C’est cucul, non?

jeudi 11 mars 2010

Contes des Jolies Jambes.


                 Etrange, elle l'est des fois. Mais le talent est sa constance.

Au niveau zéro de l'esthétique.

  « Plutôt crever dans d’atroces souffrances, les yeux révulsés, la bave au coin des lèvres, pieds et poings liés et le crâne éclaté par terre ». N’importe quoi, pourvu que j’y résiste le plus longtemps possible. Les tentations sont légion, sans doute à l‘excès. Il paraît même qu’après y avoir goûté, on peine à s’en défaire. C’est lamentable… Toute cette ferveur dépensée à mauvais escient, n’est-ce pas du gâchis? Moi je le pense. 

   Chacun s’y met l‘air de rien, dans un élan fraternel. Unis dans le cucul jusqu’au cou, leur langage est sali par une logique sociale d‘une rare laideur. J’aimerais dire non, refuser ce consensus évident auquel Fourrure n’a pas su tenir tête. Servir de contre-exemple tout au moins. Crier ce que les autres n’osent pas chuchoter, les raisonner.    
   Seulement, il semblerait qu’ils soient nombreux à faire « moit-moit ». Vaincu avant le combat, j’ai pas dit mon dernier mot. J’ai préféré fermer ma gueule un court instant, le temps de sentir vibrer mes tympans au son de la vilaine expression. 

   Et là, je me suis vu mourir en boucle. Faire moit-moit, c’est à l'évidence trop vulgaire pour moi…

lundi 8 mars 2010

Le gouffre.

   Zizi Plat est un personnage d’une complexité déconcertante. Il me gêne certaines fois. Ses histoires avortées avant conception, ses groupuscules sexuels, ses masturbations quotidiennes. Ses cheveux en moins, ses plaintes incessantes, insolvables. Sa vie. Tout ça me laisse perplexe. 

   La fascination qu’il suscite chez moi est l’équation d’indénombrables facteurs, entre étude de mœurs et voyeurisme de loin. Complexe, ça l’est également, côtoyant même l’ambigu. Il a beau me reprocher son pseudonyme, mes lignes assassines et les confidences volées, j’ai encore du mal à me considérer comme le mal personnifié. 

   J’essaye de rendre compte d’une réalité qui lui échappe. Celle d’un homme qui cherche l’amour où il n’y a que luxure. D’un individu qui évite les réponses à ses questions. Qui perce ses abcès de peur d’une sentence médicale dont il ignore les procédés. 
   L’énigme de sa vie reste sans solution, il a choisi la fatalité en évidente maîtresse de ses choix. Coule, roule, déboule… J’espère seulement qu’à l’arrivée, le noble quidam qui le réceptionnera sera d’une patience inébranlable. Si toutefois quelqu’un choisit de le rattraper !

   La chute peut encore être longue et pénible, le gouffre est sans fond.

vendredi 5 mars 2010

Sous-vêtements & Jolies Jambes.


                               Vous aussi vous voyez la vie en pastel ?

Négligence fatale.

   Mon ficus nain se sent mal, il perd ses feuilles les unes après les autres. L’avoir installé sur le dessus d’une armoire aura précipité son effeuillage, j‘en culpabilise, impuissant. La lumière qu’il captait à cet endroit de la pièce aurait dû le rallumer rapidement, si je pensais à l’arroser régulièrement. Ecarté de tout champ de vision, je l’ai rendu transparent à nos yeux. Voilà maintenant qu’il s’éteint doucement, sec au possible. 
   C'est un échec! Et moi qui avais parié avec Lunettes Eclairs qu’il tiendrait plus longtemps que le sien! Je pense qu'avoir joué la vie de ces petites choses empotées nous aura permis de les garder le plus longtemps possible, en vie justement. Quelle ironie! 

   S’il avait pu parler, je me demande bien ce qu’il me dirait au bord d’une agonie certaine. Des paroles assassines emplies de rancœur, exacerbées par une souffrance incommensurable, de quoi réduire mon amour-propre à néant. 
   Il aurait dû m’avertir de son mal, que je puisse lui proférer soins et attentions adéquats. Un cri et j’étais là, à son chevet. Mais les plantes ne miaulent ni n’aboient, leur douleur est silence. Donc torture. 

   Présomptueux à se damner, j’ai cru pouvoir m’occuper d’autre chose que de moi… Ai-je au moins gagné mon pari? Je suis mauvais perdant de nature.

lundi 1 mars 2010

A feuilleter sur écran.

  Aujourd’hui commence une aventure ambitieuse et savoureuse: Les autres gens. Un projet de feuilleton numérique où chaque jour, un auteur de bande dessinée se prêtera au jeu de poursuivre l’histoire là où l’aura laissée un de ses collègues. 
   Les univers graphiques d’une vingtaine d’auteurs se croiseront avec talent, j’ai hâte de voir comment ils rendront le tout cohérent. C’est excitant! Enfin moi ça m’excite. 

   Et si je me lançais dans une entreprise voisine? Le partage et la communion d’esprit en filigrane d’un noble travail artistique…



   Je crois que ce n’est pas pour moi. Mes zombies m’attendent, j’en ai encore des milliers à éventrer! De quoi passer la soirée loin de tout dessein, de tout art. 

   Les autres gens se chargeront du reste.