jeudi 25 mars 2010

Fais-moi pitié.

   J’ai changé de blouson ce matin sans transvaser ce qui traînait dans les poches. Il était tôt, la pluie tapait contre le sol et j’étais à la bourre. Enfin presque. Je laisse en général le privilège à mes amis d’apprécier mes retards à répétition, ils aiment ça. Ça les rassure sur leur ponctualité autant que moi sur leur patience! 

   Ce matin donc, je n’étais pas loin d’être à l’heure pour le début de mon cours. Pas loin, en effet. Le cours venait de commencer, avant l’heure, quand je pris place. Plus rien dans les poches, sauf un vieux mouchoir et des emballages de biscuits. Pas de quoi écrire surtout. Le seul stylo sur lequel je comptais se planquait quelque part dans le gris blouson remisé une demi-heure plus tôt. Quelle arnaque! 
   J’ai demandé à ma charmante voisine de m’en prêter un, sa trousse en avait l’air pleine. Ce à quoi elle a répondu de son ton le plus péremptoire « T’en as pas ou quoi? ». Pendant cinq bonnes minutes, je suis resté sans voix, la regardant souligner et entourer religieusement la majorité de ses écritures. Ses feuilles multicolores agressaient la rétine et l’envie de les froisser devînt irrésistible. Jusqu’à ce que cette radasse sans teint me tende un crayon… 

   Je faisais si pitié que ça à reluquer tes papiers? La prochaine fois que je te croise, bitch, je t’écrase de mon seul poing.

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