vendredi 5 mars 2010

Négligence fatale.

   Mon ficus nain se sent mal, il perd ses feuilles les unes après les autres. L’avoir installé sur le dessus d’une armoire aura précipité son effeuillage, j‘en culpabilise, impuissant. La lumière qu’il captait à cet endroit de la pièce aurait dû le rallumer rapidement, si je pensais à l’arroser régulièrement. Ecarté de tout champ de vision, je l’ai rendu transparent à nos yeux. Voilà maintenant qu’il s’éteint doucement, sec au possible. 
   C'est un échec! Et moi qui avais parié avec Lunettes Eclairs qu’il tiendrait plus longtemps que le sien! Je pense qu'avoir joué la vie de ces petites choses empotées nous aura permis de les garder le plus longtemps possible, en vie justement. Quelle ironie! 

   S’il avait pu parler, je me demande bien ce qu’il me dirait au bord d’une agonie certaine. Des paroles assassines emplies de rancœur, exacerbées par une souffrance incommensurable, de quoi réduire mon amour-propre à néant. 
   Il aurait dû m’avertir de son mal, que je puisse lui proférer soins et attentions adéquats. Un cri et j’étais là, à son chevet. Mais les plantes ne miaulent ni n’aboient, leur douleur est silence. Donc torture. 

   Présomptueux à se damner, j’ai cru pouvoir m’occuper d’autre chose que de moi… Ai-je au moins gagné mon pari? Je suis mauvais perdant de nature.

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